Pensez-vous que la plupart des choix que vous faites soient logiques et parfaitement rationnels ? Peu importe votre situation professionnelle du moment, vous êtes inévitablement amenés à réaliser de nombreux choix au quotidien. Vous vous demandez si approuver ce contrat est raisonnable ? Si quitter votre emploi actuel est la meilleure des options pour vous ? Ou si vous devriez faire confiance à ce nouveau collaborateur/prestataire ? La plupart du temps, nous évaluons les choses et prenons des décisions de manière automatique, que ce soit par habitude, sous le coup d’une émotion, de normes sociales, ou parce que nous devons agir vite.
Si nos actes sont généralement appropriés, ce mécanisme décisionnel, que l’on utilise 95% du temps, est aussi la source de jugements erronés. Rappelons aussi que l’indécision est inconfortable, énergivore, voire douloureuse. Vous vous êtes sûrement déjà retrouvé face à un choix épineux, hésitant entre deux options ou plus, paralysé par la peur de faire un mauvais choix. Ce n’est pas évident, il est donc préférable de ne pas être dans le flou trop longtemps !
U-Raise vous propose d’identifier les biais cognitifs, ces schémas de pensée qui altèrent votre jugement ! Nous vous délivrons 7 clefs pour comprendre leur fonctionnement et prendre vos décisions de la manière la plus éclairée possible.
Ne soyez plus dans le brouillard ou sous l’emprise éventuelle d’une distorsion de la situation !
Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?
Un biais cognitif est un mécanisme de pensée qui est à l’origine d’une altération du jugement. Il est considéré comme un schéma de pensée trompeur et faussement logique.
C’est un phénomène psychologique qui influence nos choix et nous fait commettre des erreurs d’appréciation. Les biais cognitifs sont liés à notre raisonnement et font partie du quotidien de chacun et chacune d’entre nous.
Ce sont les psychologues Amos Tversky et Daniel Kahneman qui ont mis en lumière la théorie des biais cognitifs dans les années 1970. Ils cherchaient à expliquer les prises de décisions irrationnelles dans le domaine économique.
L’impact d’un biais cognitif
Un biais cognitif a pour conséquence d’altérer notre prisme dans la prise de chacune de nos décisions.
Comme une anomalie dans le circuit de nos choix, il a pour effet de déformer notre perception. Si l’objectivité était un superhéros, le super-méchant serait sans doute le biais cognitif !
Il a d’autant plus d’impact lorsque la décision s’effectue dans un très court délai ou quand il y a un flot important d’informations ou d’émotions à traiter.
Tels des metteurs en scène, les biais s’exercent et placent le projecteur sur un élément qui impacte notre vision des choses.
C’est comme si une portion de notre cerveau prenait en faute une autre partie.
Notre matière grise n’est pas un ordinateur rempli uniquement de calculs logiques et d’un schéma de cause – conséquence d’une manière 100% rationnelle.
C’est un organe qui a pour mission d’optimiser nos chances de survie et non pas de percer les mystères de l’univers. Ainsi, il nous abreuve d’interférences en permanence, dans le seul objectif de prospérer le plus de temps possible.
Les différents types de biais cognitifs
Afin de mieux cerner ce que représentent les multiples biais cognitifs qui nous impactent à tout instant, en voici les principales catégories :
- Biais sensorimoteurs : aussi appelés illusions, ils sont liés aux sens et à la motricité. Par exemple, notre système visuel analyse mal les informations qu’il reçoit.
- Biais attentionnels : en rapport avec nos problèmes d’attention, ils s’appliquent selon nos intérêts ou inquiétudes du moment.
- Biais mnésique : en lien avec la mémoire, ils modifient les souvenirs selon notre état émotionnel.
- Biais de jugement : très nombreux, ils contribuent à notre déformation de la capacité à juger.
- Biais de raisonnement : ce sont des paradoxes dans le raisonnement.
- Biais liés à la personnalité : en rapport avec la culture, la langue, l’influence sociale, les habitudes…
6 biais que vous devez absolument connaitre :
Pour n’en citer que quelques-uns, il existe :
- L’effet Barnum vous pousse à trouver qu’un descriptif, souvent vague ou généraliste, de traits de personnalité correspondent exactement à votre propre personnalité. Ainsi, les horoscopes et autres quiz de personnalités, que la plupart d’entre nous adore, reposent précisément sur ce dernier ! Ne culpabilisez pas d’avoir ce péché mignon, d’autant plus que vous en avez conscience désormais 😄
- Le biais d’information s’invite quand vous ne prenez pas la peine de faire de recherches pour décider quelque chose. Vous vous contentez de votre connaissance et de votre propre expérience.
- L’effet du choix par défaut vient, lui, mettre en valeur le fait que nous privilégions la solution qui nous demande le moindre effort intellectuel comme l’achat d’une voiture avec les options par défaut ou le plat du jour au restaurant avec son accompagnement proposé d’office.
- Le biais de normalité se manifeste lorsque nous sommes convaincus que les choses fonctionneront à l’avenir comme elles ont fonctionné par le passé, et que les choses que nous tenons pour acquises ne changeront pas. On en vient donc à sous-estimer la probabilité d’un événement certes exceptionnel, mais pas impossible.
- Le biais de conformité est notre tendance humaine naturelle à suivre l’avis du plus grand nombre, car cela nous permet de nous sentir intégrés socialement. Notre décision se conforme (souvent inconsciemment) à celle du groupe parce qu’on appréhende la façon dont les autres pourraient nous percevoir et on redoute qu’une opposition au groupe nous mette en situation de conflit. Publiée en 1951, l’expérience Asch du psychologue Solomon Asch, nous démontre comment fonctionne ce biais.
- Le biais d’ancrage qui nous encourage à être influencé par la toute première information perçue, qu’elle soit bonne ou mauvaise. « Vous n’aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression ». Cette expression ne vous est sans doute pas inconnue, et provient directement de ce biais d’ancrage lorsqu’une première impression devient une référence, et qu’il est très difficile de s’en défaire. On a tendance à se focaliser dessus et on n’arrive plus à prendre en considération les nouvelles informations ou à envisager d’autres choix !
Voici une courte entrée en matière puisqu’il existe plus de 200 biais répertoriés par les études scientifiques ! Nous vous laissons le loisir de tous les démasquer !
Avec toutes ces potentielles sources de subjectivité et d’altération de notre jugement, vous vous demandez certainement comment prendre les meilleures décisions possibles ?
U-Raise vous livre le kit de survie pour prendre vos décisions sans être sous l’emprise de votre cerveau !
Les méthodes anti-biais cognitifs
Avez-vous admis l’idée que votre cerveau peut avoir envie de vous tromper malgré lui ?
Agissez enfin pour contrer ces mécanismes inconscients ! Nous vous proposons différentes méthodes :
1. La création de sa propre matrice
Partez de votre objectif et identifiez 3 solutions. Puis attribuez une note à chaque solution en vous questionnant :
- Ai-je bien toutes les informations ?
- Est-ce bien mon opinion, ou suis-je influencé ?
- En quoi cette solution est-elle meilleure que les autres ?
Vous pouvez ajouter toute réflexion en lien avec votre but du moment, de la manière la plus concrète et factuelle possible.
2. Le combo peur et excitation
Lié aux émotions positives, c’est le double ressenti à la fois, de la peur, dans le sens d’une adrénaline agréable, et de l’excitation, reflétant la hâte de vivre ce moment. Il traduit une juste sortie de zone de confort qui est toujours effrayante et considérée comme « mise en danger » dans le respect de nos valeurs intrinsèques avec l’envie et l’attrait que cela exerce sur nous.
3. La méthode SWOT
C’est une analyse stratégique qui est utilisée couramment dans le marketing, et qui est aussi applicable dans notre vie personnelle !
Majoritairement utilisée par les entreprises pour confirmer leur positionnement stratégique, cette matrice peut alors vous servir à identifier la décision la plus pertinente pour vous, de manière factuelle !
SWOT désigne alors :
- Strengths = Forces. Elles correspondent à nos atouts propres.
- Weaknesses = Faiblesses. Ce sont les lacunes internes.
- Opportunities = Opportunités, liées aux chances extérieures de la situation.
- Threats = Menaces. Ce sont les risques liés à l’environnement.
Commencez par décrire les éléments positifs (possibilités et atouts) et les négatifs de chacun de vos choix : lacunes et risques à la fois, de votre environnement interne et externe.
Par cette liste concrète, l’option la plus appropriée se met alors en valeur là où les attributs bénéfiques sont les plus importants et les négatifs qui pèsent le moins lourd dans la balance !
D’une manière plus synthétique et moins cadrée, vous pouvez avoir recours au fameux plus et moins !
- Listez alors les avantages et inconvénients de chaque choix possible.
Enfin, vous pouvez aussi identifier ce qui vous attire et ce qui vous repousse :
- Quelle réponse vous donne davantage envie ? Qu’est-ce qui vous freine ou vous retient pour chacune des options ? Il y en a peut-être une qui pèse plus lourd dans la balance ?
4. La collecte d’informations
Effectuer quelques recherches est constamment bienvenu !
- Générales : documentez-vous autour de vous, sur le net, au sein de votre réseau… Collectez des preuves et du retour d’expérience d’après un panel varié pour vous apporter des ressources. Lorsque vous vous documentez sur internet, pensez bien à vérifier la source de vos informations en effectuant une rapide recherche sur celle-ci. Le net ne filtre malheureusement pas toutes les fake news.
- Personnelles : capitaliser, se souvenir de ses résultats et réussites précédentes. Se demander, toujours avec recul et en analysant le contexte : « Qu’est-ce qui a marché dans mes décisions passées ? Pourquoi ? ».
5. La création d’hypothèses
À la manière d’un scientifique, émettez des hypothèses pour chaque alternative en vous détachant au maximum de vos préjugés ou a priori divers.
- Quels seraient les résultats possibles ?
- Et que pourrait-il arriver de pire ?
- Quelles seraient vos solutions à ce moment-là ?
Si vous êtes dans le cas d’un changement professionnel, consultez la méthode du scénario catastrophe pour dompter votre peur financière !
Lire notre article Changement professionnel : dompter la peur financière
Gardez en ligne de mire de revenir à l’objectif et l’issue la plus importante pour vous.
Remarquez, si vous le pouvez, les biais cognitifs qui vous sont familiers pour les écarter de l’équation.
6. Se faire aider
Évidemment, le soutien d’un individu neutre et extérieur à votre contexte intime peut vous être d’une aide précieuse ! Faites-vous alors accompagner par un psychologue, un coach ou toute autre personne compétente dans les domaines relatifs à vos prises de décisions (comptable, expert RH, …).
7. Vous faire l’avocat du diable
Vous avez un avis bien tranché sur un sujet ? Prenez le parti opposé et argumentez de manière détaillée à l’oral pourquoi vous avez tort ! Cette technique utilisée par Seth Godin vous permettra d’enrichir vos mécanismes de pensée et de voir le monde d’un nouvel œil.
Vous êtes désormais plus aguerri sur vos prises de décisions, qui sont pour la majorité biaisées par plusieurs effets cérébraux, internes et à la fois liés au contexte global extérieur. Il faut savoir rester humble face à notre humanité !
Dans tous les cas, prenez le temps et l’espace pour appliquer la méthode de votre choix et laisser reposer les gentils biais cognitifs qui vous accompagnent 🙂
En avoir pris connaissance et conscience est la première étape pour avoir la pensée la plus rationnelle possible.
Nous vous souhaitons de bonnes prises de décision !